Sondage : Retour à l'école

Préambule

Entre le 21 et le 26 avril 2020, la Ligue de l’Enseignement et de l’Education Permanente de Liège (LEEP), via sa page Facebook, a proposé un sondage Retour à l’école : votre avis d’enseignant.e à destination des enseignants de l’enseignement obligatoire (maternel, primaire, secondaire). 30.337 réponses ont été collectées, plus de 23.000 en seulement 24 heures et plus de 29.000 avant les décisions du Conseil National de Sécurité et la parution de la circulaire 7550 qui en découle.

Le questionnaire étant anonyme, il est impossible de vérifier que seuls des enseignants ont pris part au sondage. Différents éléments (proportion enseignants / enseignantes, répartition des réponses par niveau d’enseignement, moyenne d’âge) respectant les données fournies par les Indicateurs de l’enseignement 2019, nous amènent à considérer l’ensemble des résultats comme significatif. L’objectif du sondage était de permettre aux enseignants de s’exprimer dans le cadre de la reprise des apprentissages. Le présent rapport synthétise les résultats observés.

Les données de ce sondage ne nous permettront malheureusement pas de nuancer l’analyse des résultats pour les enseignants qui exercent dans l’enseignement spécialisé.

Partie 1 : Données personnelles

La répartition des réponses est la suivante :

• Genre
83,5 % d’enseignantes / 16,5 % d’enseignants

• Tranche d’âge
-De 20 à 29 ans : 17,7%
-De 30 à 39 ans : 32,1%
-De 40 à 49 ans : 29,4%
-De 50 à 59 ans : 17,8%
-Plus de 60 ans : 3%

• Niveau d’enseignement
– Maternel : 18,9 %
– Primaire  : 39,9 %
– Secondaire : 41,2 %

48,8 % des répondants se considèrent comme particulièrement à risques face au Covid-19.

Partie 2 : gestion du retour à l’école

94 % des enseignants se déclarent inquiets quant au retour à l’école.

L’inquiétude est davantage présente chez les enseignants exerçant dans l’enseignement maternel, ils sont en effet 72,7 % à avoir choisi les possibilités Beaucoup et Énormément. Dans l’enseignement primaire et secondaire, les taux sont respectivement de 66,44 % et de 63,54 %.

Les raisons des inquiétudes affichées portent davantage sur des risques liés à la situation sanitaire que sur des considérations pédagogiques. Ces réponses pourraient s’expliquer par le fait que les enseignants n’ont que peu ou pas de prise sur les éléments sanitaires et donc ceux-ci créent de l’incertitude, prélude de l’angoisse. Les éléments pédagogiques sont maîtrisés par les enseignants puisqu’ils ont déjà pu travailler avec les élèves une partie de l’année.

Les éléments de protection contre le virus sont plébiscités de manière importante par les enseignants. La quasi-totalité de ceux-ci souhaitent le port du masque et bénéficier de gel hydroalcoolique. Le port des gants est demandé par 2/3 des enseignants.

Les résultats sont presque similaires en ce qui concerne les éléments de protection pour les élèves. La nécessité d’un dépistage préalable à la rentrée génère une réponse positive à 88,2 %.
Appliquer la distanciation sociale dans les classes habituelles est impossible pour 97 % des enseignants.

Pour près d’un enseignant sur deux, la réouverture des écoles ne devrait concerner que les élèves des années diplômantes avec une répartition en différents sous-groupes. La reprise par petits groupes classes est envisagée par près d’un enseignant sur cinq, chaque groupe ayant cours une ou deux fois par semaine. Un peu moins de 15 % des enseignants n’a pas d’avis et près de 10 % des enseignants s’opposent à une reprise.

Les enseignants (78,2 %) ne souhaitent pas bénéficier personnellement d’une aide psychologique. Ils pensent nécessaire de l’organiser pour les élèves selon les modalités réparties dans le graphique ci- dessous, soit en outillant les enseignants (24,8 %), soit en faisant intervenir un spécialiste (48 %)

Le confinement des enseignants à risques (âge / état de santé) est estimé nécessaire par 97 % des répondants. Pour rappel 48,9 % des enseignants se sont déclarés à risques. Cela laisse entrevoir des difficultés d’organisation.

A la question « Dans le contexte actuel, vos élèves devraient-ils tous être promus dans l’année supérieure ? », 57, 5 % des enseignants répondent positivement.

66,7 % des répondants envisagent la reprise des activités d’apprentissage début septembre.

Au niveau des effets négatifs supposés du confinement sur les élèves, les enseignants craignent à 69,4 % une perte du rythme scolaire, 48 % une augmentation des inégalités et 33,2 % des difficultés comportementales.

En ce qui concerne les effets positifs supposés, un usage plus fréquent des outils numériques (48 %), une augmentation de la solidarité (47,7 %) et l’amélioration de la relation école-famille (39,8 %) sont escomptés.

La LEEP Liège remercie les plus de 30.000 personnes qui ont pris le temps de compléter ce questionnaire ainsi que les institutions et les particuliers qui l’ont relayé.